Lately, I’ve noticed that I’m forgetting more and more things. Among them is my diminishing command of French. The following brief essay tests the remnants of what used to be my mother tongue
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J’ai passé de nombreuses années au sein d’une grande entreprise américaine… mais cela n’a jamais été une histoire d’amour. Plutôt un mariage de raison. Ma véritable passion a toujours été la photographie, un art que je pratique depuis l’âge de 18 ans.
Aujourd’hui, je possède une grande collection de photos datant de plusieurs décennies, et de temps en temps, je me plonge dans ces souvenirs. L’autre jour, je suis tombé en arrêts sur une photo qui m’a particulièrement frappé : cinq personnes que je connaissais, dont quatre sont désormais décédées.
À cet instant, je me suis étrangement senti comme les Poilus de 14-18, vivant dans des tranchées, avec des obus éclatant au hasard, à droite, à gauche, frappant ou emportant nos camarades.
Au fil du temps, nous tissons des liens forts avec ceux qui partagent notre vie, qu’ils soient amis de longue date ou compagnons de lutte. Et lorsque l’un d’entre nous est affecté, c’est toute la communauté qui ressent la même douleur. Ce qui reste frappant, cependant, c’est la soudaineté de l’inattendu. Ce pauvre homme jouait encore avec nous aux boules il y a quelques jours…
Dans notre jeunesse, la disparition d’un ami était un événement rare. Nous étions vivants, et cela semblait une condition éternelle… Pourtant, je me souviens d’un camarade de classe tué en Algérie… un événement qui, en rétrospective, semble avoir précipité notre passage à l’âge adulte.
Ce n’est pas la mort en elle-même qui dérange, mais la perte de ces compagnons avec lesquels nous avons grandi et vécu. Le paradis, après tout, ne serait pas le paradis si nous y étions condamnés à y vivre seuls.
Gardez vos amis près de vous. Ce sont vos biens les plus précieux.
Alain