Assis au soleil sur un banc, je me ressource.
Ou plutôt, je me détends.
Il y a des gens qui se « ressourcent », mais moi je préfère me « détendre ». C’est moins fatigant.
Pour me détendre donc, quatre ou cinq fois par semaine je viens trainer mes guêtres dans une réserve naturelle située aux environs de chez moi.
Dans cet endroit, à l’écart du bruit et des humains, j’observe et je rêvasse.
Il y a généralement peu de passants et comme un chien débarrassé de son licol, je laisse mon esprit vagabonder.
Il virevolte comme un papillon d’une idée à l’autre sans jamais s’attarder sur aucune d’elles.
Il y a des canards, des oies du Canada, des aigrettes, des pélicans, des cygnes majestueux et toutes sortes de petits oiseaux rapides et effrontés.
Les canards sont souvent en couples. Sur l’eau, ils se déplacent nonchalamment mais une fois aéroportés ils filent comme le vent.
Les aigrettes, plus rarissimes, planent gracieusement au dessus de l’eau avant de se poser délicatement sur une berge.
La plupart d’entre eux ne s’annoncent pas. Ils arrivent silencieusement et amerrissent savamment pieds tendus en avant et volets rentrés.
Seules les oies trompettent leur arrivée. Elles sont bruyantes et même en vol elles mènent grand tapage.
Quand j’entends le cacardement des oies canadiennes je sors de ma torpeur et j’empoigne mon appareil photo.
Pour prendre une photo d’un oiseau en vol, il faut garder le doigt sur la gâchette et prendre une rapide succession de clichés.
Si vous êtes chanceux, une photo sur cinq sera claire et digne de figurer dans un album.
Après le cacardement des oies et le cancanement des canards, je suis beaucoup plus enclin a tolérer le gazouillement de ma moitié, ce qui fait beaucoup pour préserver il faut l’avouer l’harmonie d’un couple.
Alain
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